A la lumière du petit matin, d’Agnès Martin-Lugand

Résumé :

À l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle refuse d’affronter jusqu’au jour où le destin la fait trébucher. Mais ce coup du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait laissée s’éteindre ?

Peut-on être heureux quand on se ment à soi-même ?

Genre : Contemporain

Parution : 29 mars 2018 – Michel Lafon

Mon avis :

Depuis quelques 5 années, Agnès Martin-Lugand fait partie de ces auteurs incontournables dont j’attends les romans avec avidité et sur lesquels je me jettent dessus. A la lumière du petit matin, je l’attendais donc depuis un an, avec patience, chérissant chacun des souvenirs de mes lectures précédentes, mais aussi de mon incroyable rencontre avec Agnès Martin-Lugand dans les locaux de Michel Lafon. Et petit miracle avec ce roman, j’ai réussi à le faire durer quelques jours, à faire durer le plaisir de cette lecture, avant de devoir de nouveau, attendre le prochain, en relisant les anciens pour le plaisir de retrouver la plume de celle qui est devenue l’une de mes autrices préférées… <3

A la lumière du petit matin nous conte l’histoire d’Hortense, qui à l’aube de ses 40 ans, est prof de danse dans une école très réputée et qui entretient une relation avec un homme marié depuis 3 ans. Tout semble aller bien dans la vie d’Hortense, jusqu’à ce qu’une blessure la pousse à se reposer… Et remettre toute sa vie en question. Cette blessure, finalement, elle va permettre à Hortense de se retrouver, de faire le point sur sa vie et de savoir ce dont elle a vraiment envie pour l’avenir. De fait, j’ai énormément aimé la suivre, même lorsque j’avais du mal à comprendre ses choix. C’est une femme extrêmement attachante, qui sait se remettre en question, qui a vécu ou même vit encore des situations très difficiles, et qui pourtant, fait de son mieux pour avancer.

Une fois de plus, j’ai été surprise par la sensibilité de la plume d’Agnès Martin-Lugand, mais aussi le fait qu’elle ose aborder des sujets difficiles comme l’adultère ici, mais aussi le poids du secret et du deuil. A la lumière du petit matin est un roman incroyable pour cela, parce qu’il ne juge pas, et ne nous pousse pas, nous lecteurs, à le faire non plus. On prend la situation comme elle est, on la comprend ou non, mais on ne la juge pas. Alors forcément, au départ, j’ai eu du mal avec la relation d’Aymeric et Hortense, mais finalement, au fil des pages et de l’évolution des personnages, j’ai finis par la comprendre un peu plus. On apprend aussi énormément avec Hortense sur le bonheur, sur les mensonges que l’on se dit à soi-même, sur le fait qu’il est important parfois d’être égoïste et de penser à soi pour être heureux.

D’un autre côté, je me suis aussi énormément attachée à Elias, ce client de La Bastide un brin bourru, mais qui dès le début, nous paraît avec un cœur tellement immense et un secret bien trop lourd. On ressent vraiment ses émotions, ce qu’il vit, ses peurs comme ses angoisses, et le voir évoluer, s’ouvrir… Ca m’a vraiment touché au plus profond de moi-même. Et ce d’autant plus que la relation qu’il a avec Hortense est incroyable et que chacun apporte à l’autre ce dont il a besoin pour être heureux et pour se retrouver. Rien n’est facile pour eux, et c’est pour cela qu’on aime autant suivre leur histoire et que les histoires d’Agnès Martin-Lugand me touchent autant.

Un beau coup de cœur que je vous recommande très chaudement.