Aujourd’hui, on se retrouve sur le blog pour parler d’une visite réalisée ce dimanche 16 septembre à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine. Vous le savez peut-être, mais j’habite Lyon depuis maintenant 2 ans et cette année, avec mon Amoureux, nous avions décidé de nous rendre à la prison de Montluc pour ces JEP.
La prison de Montluc, késaco ? C’est un établissement pénitentiaire construit au 19e siècle qui a connu une intense période d’activité pendant la Seconde guerre mondiale (ce pour quoi elle est surtout connue), mais aussi pendant la Guerre d’Algérie. Prison militaire, elle a été utilisé sous le régime de Vichy, puis réquisitionné par la wehrmacht à partir de 1943. Lieu d’incarcération des opposants politiques, résistants et juifs, elle a surtout été la prison a officié Klaus Barbie et où Jean Moulin est mort. Mais, ce n’est pas que pour cela que nous avions envie de visiter cet endroit chargé d’histoire et de tragédie. En effet, c’est aussi à la rencontre de l’histoire de ma famille que nous sommes allés.
Quand j’ai 12 ou 13 ans, intriguée par une photo chez mes grand-parents, j’ai demandé à ma mamie qui c’était. Ce jeune homme sur ce portrait en noir et blanc, c’était mon arrière-grand-père. Une personne dont mon arrière-grand-mère ne m’avait jamais parlé de son vivant et que je n’ai jamais eu la chance de connaître. Et pour cause ! Mon arrière-grand-père, Pierre, est décédé le 26 décembre 1943 à la Prison de Montluc. Résistant au sein du réseau Marco Polo (l’un des plus importants), il a été arrêté puis emmené à Lyon pour être torturé. Toutefois, avec 5 autres de ces camarades, il a tenté de s’évader le 26 décembre. Stoppé par les nazis, il a été exécuté sommairement sur l’un des murs d’enceinte de la prison.
Durant cette visite, riche en émotions pour moi, j’ai pu lire le prénom de mon arrière-grand-père sur les murs d’une cellule, mais aussi voir de mes propres yeux le « Mur des fusillés », celui-là même où papy est mort, en héros, sans jamais avoir trahi. Au-delà de cela, j’ai aussi appris que peu de personnes avaient été tués dans l’enceinte même de la prison, faisant de mon papy l’un des rares. Une information très fort pour moi qui en sait si peu sur la vie de cet homme qui est un peu comme mon héros.
Cette visite, elle est aussi importante pour remettre en perspective l’Histoire. Elle prend aux tripes, elle glace le sang, elle nous met face aux atrocités commises, face aux conditions de vie en prison durant les guerres. Elle m’a toutefois énormément marqué et je suis plutôt contente d’avoir réussi à retranscrire cette ambiance si particulière dans les clichés que j’ai réalisé. Je ne peux que vous recommander d’y aller si vous en avez l’occasion, c’est gratuit et vraiment enrichissant.
Les photos ne bien évidemment PAS libres de droit et sont ma pleine et entière propriété. Vous pouvez les agrandir en cliquant dessus! 🙂 J’espère que cet article un peu en mode « storytime » vous a plu.